Contexte et Justification
Nos sociétés sont aujourd’hui plus fractionnées que jamais et confrontées à des crises multiformes. Il en est de la crise climatique comme de celle de la biodiversité avec à la clé des alertes et des ultimatums de la communauté scientifique qui interpelle les États à agir sans tarder et de façon ambitieuse. Lesdites crises engendrent un nombre sans cesse grandissant de catastrophes naturelles avec des impacts et des conséquences directes sur la vie des populations. En cause également, notre modèle social et économique qui condamne une partie importante de la population mondiale à vivre dans des conditions de pauvreté et de vulnérabilité extrêmes. Cette situation dramatique est davantage renforcée par l’épuisement des ressources, résultante des choix des modes de production et de consommation non durables qui altèrent parfois irrémédiablement la biodiversité, et compromettent la capacité de reconstitution d’écosystèmes entiers.
Le bassin du Congo couvre une superficie globale de 530 millions d’hectares dont 268 millions d’hectares de superficie forestière représentant 6% de la superficie forestière mondiale. Des projections récentes d’experts font dudit massif forestier le plus important au monde au regard de ses grandes capacités de séquestration de carbone, de son rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique, de sa riche biodiversité avec des espèces rares et emblématiques et enfin d’innombrables services écosystémiques qu’il rend à l’humanité tout entière.
Malheureusement, les atouts de cette région sont non seulement assez mal connus, mais aussi exposés à toutes sortes de menaces. Une sévère crise de biodiversité touchant le bassin du Congo a entrainé une perte d’environ 69% de ses animaux sauvages au cours des 48 dernières années, selon un rapport du WWF publié en 2022. De même, la perte de son couvert forestier, à cause d’une multitude d’activités (exploitation forestière et minière non normée, développement des infrastructures, installation des agro-industries, bois énergie pour les ménages, etc.), enregistre des records d’années en années, avec pour conséquence directe la destruction de l’habitat de la faune. En somme, la criminalité environnementale est devenue un fléau considérable qui tend à compromettre la pérennité de cet important massif forestier. Le bassin du Congo est aussi l’une des régions du monde où les populations peinent à être résilientes face aux dérèglements climatiques (extrême chaleur, rareté des pluies, inondations, montée du niveau de la mer suivi de l’érosion côtière, etc.) et à l’avancée du désert, sans compter les autres problématiques émergentes.
En réponse à l’ensemble de ces menaces, les États, les institutions régionales et internationales, les partenaires au développement, les chercheurs, et l’ensemble des parties prenantes sont en quête permanente de solutions pour faire face aux défis qui s’opposent à cette région stratégique et vitale pour l’humanité. Si des politiques sont développées et implémentées, des solutions scientifiques explorées, des synergies d’actions concertées et multi-acteurs mises en œuvre (exécution de nombreux projets), il reste que la communication demeure faible, peu mise à contribution et peu valorisée dans l’ambition visant à préserver le massif forestier du bassin du Congo et en assurer une exploitation durable et rationnelle des ressources naturelles. De même, la mobilisation des parties prenantes est loin d’être optimale, autant que les expériences de réussite existantes, les solutions et les connaissances disponibles sont peu partagées/vulgarisées, donc peu connus de ceux qui devraient les mettre en application afin de réduire la pression sur les ressources. Le niveau d’appropriation des politiques reste tout aussi faible d’une manière générale. Autant de situations qui expliquent dans une large mesure, le faible engagement notamment des populations dans les dynamiques de protection de l’environnement dans la sous-région du bassin du Congo.
Ces constats ont fait naitre l’idée d’un « FORUM MULTI ACTEURS SUR LE DÉVELOPPEMENT DE COMMUNICATION ET L'INFORMATION ENVIRONNEMENTALE DANS LE BASSIN DU CONGO ». Cet évènement ambitionne de mobiliser toutes les catégories d’acteurs intervenants dans le bassin du Congo à l’effet de repenser la communication du secteur forêt et environnement dans ladite sous-région de sorte à la repositionner comme un vecteur d’efficacité dans l’ambition de garantir la pérennité de ce massif forestier hautement vital pour l’humanité.